Precarious Interchange
Une exposition Waxy Pith.
28 OCTOBRE – 26 NOVEMBRE 2011
VERNISSAGE: VENDREDI 28 OCTOBRE 19-22H
Présenter de nouvelles oeuvres de:
Stian Ådlandsvik | Sébastien Chou | Juan Fontanive
Sophie Giraux | Antonia Low | Olve Sande
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L’air a une teinte curieuse. Un sentiment bizarre, mais tout à fait agréable, se répand dans l’espace de la galerie. Pas tout à fait ludique, pas tout à fait sobre. Placées en forme de rond, les œuvres idiosyncrasiques semblent disparates; chacune est respectueuse de l’espace personnel de l’autre, tout en restant assez proche pour s’engager dans un dialogue invisible et pourtant significatif. Il devient clair que toutes les pièces sont en quelque sorte liées, comme si elles étaient des individus présents à un colloque autour d’un sujet qui les passionne, et comme si chacune avait voyagé dans ce lieu singulier à partir d’un endroit lointain, apportant au rassemblement ses propres points d’intérêts et de valeurs. Divers aspects émergent comme la fragilité, la ruine, l’illusion, le déplacement, l’accumulation, l’interférence, la distorsion, le transfert, le mimétisme, la formation, l’excavation et l’inversion. En effet, imprégnée dans chacune de ces œuvres d’art, à ses débuts et tout au long du processus de devenir, réside une certaine précarité, qui est donc devenue indispensable à l’ état de produit fini.
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Stian Ådlandsvik est un artiste avec un penchant archéologique. Dessins, photographies et sculptures matérialisent différemment des événements historiques et contemporains et des objets qu’il a évalués et recontextualisés. Les réflexions du passé s’entrelacent avec des idéaux et des visions de l’avenir. Ses œuvres sont souvent des hybrides réorganisés, dans lequel les composantes dérivent d’ origines et connections précises qu’il a explorées et disséquées, perceptibles à travers le dévoilement d’un certain processus de logique ou de pensée.
Stian a ici altéré avec défi les caractéristiques données d’un objet ordinaire, bien qu’obscurément et à la dérobée. Les traces de cet acte resteront visibles, intégrées dans la composition. Le travail actuel met en évidence l’élément essentiel pour réaliser cette mutation, à travers un moment figé.
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En tant que photographe, Sébastien Chou est enclin à prendre une position de fond. Un travail commence par une graine d’inspiration, souvent apportée par la collaboration avec un musicien ou un écrivain. A l’écoute d’une chanson ou à la lecture d’un passage, il commence à concevoir des images qui vont s’aligner d’une manière absolue. Ainsi homologuée, l’œuvre singulière est imprégnée de l’essence de la source et a hérité de ses traits les plus secrets, ce qui la rend très forte, de manière indépendante.
Sébastien expose une série de photos qui répondent directement à une nouvelle chanson écrite par l’Américain poète-écrivain-musicien-compositeur Leslie Winer. Les images, à l’état pur, sont conçues comme une réponse subliminale à ce qu’il sentait dans la musique, s’étendant à devenir son outil d’inspiration dans le développement d’une vidéo liée à l’EP publié à la fin d’Octobre.
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Réutilisant souvent les éléments mécaniques de bicyclettes trouvées, horloges et autres objets pour formuler ses œuvres cinétiques, l’intérêt du travail de
Juan Fontanive réside dans la splendeur du mouvement séquentiel et répétitif. En assemblant les éléments constitutifs, y compris le dessin ou la peinture des caractères, dans certains cas, il crée des œuvres qui assument ouvertement une vie propre, une composition de mouvements accompagnée par le bruit intrinsèque du mécanisme, fournissant une prestation sensorielle multidimensionnelle.
Un petit engin façonné par Juan imite l’imagerie et le mouvement d’un colibri. Cette joyeuse, élégante et battante machine, échos de sa composition artisanale, dans laquelle ses peintures individuelles sur papier souple dépeignent cet oiseau particulier dans différentes phases du vol, le tout contenu dans une boîte en métal construite avec des pièces de bicyclette et autres morceaux.
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Que ce soit à travers la vidéo, la projection, la sculpture ou l’installation, chacune des œuvres de Sophie Giraux est la manifestation pure de son contenu poétique. Parfois, au cœur se trouve une histoire vraie imprégnée d’émotions ou de nostalgies, d’autres fois, c’est une contemplation courante; toujours, la signification contenue dans son expression est mûre, et sa physicalité, notamment à travers le son, possède la qualité évidente de l’éphémérité pure.
Dans les œuvres de Sophie règne une puissante altérité. L’on peut voir ici un rectangle énigmatique composé de lumière avec des bords indécis, une boîte en verre contenant un petit cercle noir qui disparaît lorsqu’on regarde à travers une lentille, idées tirées de lectures significatives, et racontées à travers une ellipse projetée et un bloc noir mat intense, composé uniquement de poudre, à côté de son jumeau à demi accidenté.
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Le contexte signifie tout pour Antonia Low. Elle est attirée par les accumu- lations, les éléments qui se sont attachés à des surfaces dans les espaces, le plus souvent liés à l’habitation humaine. Ces restes de l’activité constituent la matière première d’où son travail jaillit, en détachant et en réinterprétant ces éléments standards.
Antonia a abordé l’espace d’exposition même. Elle extrait de nombreux éléments à partir de leurs positions sur le mur, expose des zones inattendues à la visualisation, des cicatrices révélées, tout en réinterprétant les éléments détachés en formes sculpturales. Une petite surface de paroi externe est également soumise à la force calculée au moyen d’une excavation intensive, donnant une place de choix à la dissimulation.
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Révelant un équilibre entre l’architecture, l’histoire et la littérature, les travaux de Olve Sande frappent par leur résonance particulière. En utilisant les matériaux de construction ordinaires, il interfère avec la structure de surface ou réorganise les parties, en leur assignant un objectif entièrement nouveau, générant une forme imprégnée d’ une référence autonome. Ainsi chargées de sens, ses œuvres sont à la fois reconnaissables et non conventionnelles.
Ici se trouve un objet ressemblant à un angle d’une fenêtre, un pseudo-palimpseste. Un livre du 18e siècle, écrivain allemand de la littérature romantique tardive, E.T.A. Hoffmann, raconte l’histoire de comment, de sa position derrière une telle fenêtre, toute la vie d’un homme, physiquement handicapé par la maladie, est repensée. Cette sculpture se réfère aux contre-effets d’un obstacle invisible.
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LIEU: 11 rue de Barchon | 1000 Brussels | Belgium
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WWW.WAXYPITH.COM